Livres en mains du 8 octobre 2022

1ère séance de l'année au Quart'Ney Maison de quartier, nous étions 8. Plaisir de retrouver plusieurs personnes - d'autres sont déjà annoncées pour les prochaines séances - et plaisir d'en accueillir de nouvelles. Bienvenue à Maïa, Vincent... en attendant d'autres amateurs de lecture.

Le thème était libre, autrement dit, il s'agissait de nos derniers coups de cœur.

Deghelt, Frédérique. Libertango. Actes Sud, 2016. 303 p. (Christiane Gauthier)

Luis Nilta-Bergo est né en 1935 au sein d’une famille d’origine espagnole vivant à Paris. Il est hémiplégique du côté gauche. Sa famille n’accepte pas son handicap et le rejette. Luis a l’habitude de se réfugier dans la musique, la radio collée à l’oreille.
Un soir de déprime, à 21 ans, Luis est sur les bords de la Seine. Il est alors bouleversé par le son d’un bandonéon. Il rencontre alors Astor Piazzolla, Argentin, qui joue des airs de tango. Cette rencontre va bouleverser sa vie : il quitte ses parents, fréquente le Conservatoire de
Musique... Commence un parcours du combattant qui le fera voyager dans le monde entier.
Au soir de sa longue existence, Luis accepte de se raconter au micro d’une journaliste au cours d’interviews filmées.

Nothomb, Amélie. Stupeur et tremblements. Gallimard. 1999. (Christiane Doizy)
Autofiction. Autrice française.
Japon. Amélie a 24 ans, stagiaire dans une entreprise dans laquelle elle est victime de harcèlement. Elle connaît aussi, à ce moment-là, une histoire d’amour avec un japonais qui se passe mal. L’humour la sauve et sauve le pathos. L’autrice prend de la distance par l’écriture. “Rire jaune”.

Stefansson, Jon Kalman. Ton absence n’est que ténèbres. 2022. Grasset. (Bruno Miglietti)
Le livre a reçu le prix du livre étranger en France.
Auteur islandais. A aussi écrit “Entre ciel et terre” et “La tristesse de l’ange”.

L’intrigue se passe en Islande, vue sur le peuple et la nature de ce pays. Très poétique.
Mémoire perdue d’un homme dans un village. Il se retrouve face à une pierre tombale où est inscrite la célèbre phrase du philosophe Kierkegaard : “ton absence n’est que ténèbres”.
Quête, puzzle entre les générations sur 120 ans. Intrigue complexe par rapport au temps (analepses). Balance entre destin et hasard. L’envie de partir et de rester traverse les personnages.
Personnages romanesques parfois hauts en couleurs. L’intrigue traite aussi de l’envie de mourir et comment.
Des citations philosophiques jalonnent l’ouvrage.

Zusak, Markus . La voleuse de livres. 2007. Pocket. (Linda Kaluzny Pinon)
Auteur australien. Vision différente du livre selon que le lecteur est adulte ou jeune.

Contexte hitlérien. Liesel, 12 ans, vole un livre dans la neige : le manuel du fossoyeur. Le père de la protagoniste est un communiste qui a été éliminé par les allemands. Son frère est quant à lui mort de froid dans un train. Sa mère l’envoie en famille d’accueil. Famille pas très éduquée mais ouverte aux livres. Le père lui apprend les mots, l’initie à la lecture. Il est important pour elle de savoir lire pour comprendre l’ouvrage qu’elle a volé. Elle veut dévorer les livres.

Récit simple et complexe. Initiation légère à une histoire difficile.
Elle noue une relation amicale avec Max, un jeune juif qui blanchit les pages de Mein Kampf pour écrire une autre histoire. Narrateur original : la mort. La mort montre qu’elle est triste de faire mourir les personnages.
La mort se fait philosophe.

Shimazaki, Aki. Tsubaki. 2005. Actes Sud. (Jocelyne Renou)
Installée au Canada, l’auteure japonaise, née au Japon en 1954, a deux particularités. La première, elle écrit en français. La seconde : elle s’est spécialisée dans les séries romanesques et particulièrement les pentalogies*. 

Aki Shimazaki place l’intrigue générale dans des lieux et à des temps différents, afin de tisser des intrigues multiples, d’en découvrir les ressorts en fonction des tomes et de révéler avec plus de force leur complexité. Chacun de ses romans peut se lire séparément. Il est une facette de la même histoire, mais avec des protagonistes dont les contours sont tracés avec une telle justesse qu’ils s’épaississent à chaque fois. Avec toujours, comme dans toute son œuvre, une place prépondérante pour la nature, qui est une sorte de personnage à part entière. 1ère de couverture et titre : une fleur, un insecte, un coquillage… très présents dans le livre.

*Une pentalogie (du grec penta, signifiant « cinq » et de logos signifiant « rapport ») est le nom donné à la réunion de cinq pièces dramatiques représentées dans la même séance théâtrale, et généralement liées entre elles par l’analogie plus ou moins étroite des sujets. Plus largement, une pentalogie désigne une œuvre (littéraire, cinématographique...) en cinq volets.

Ernaux, Annie. L’écriture comme un couteau. 2003. Folio et Journal du dehors. 1993. Folio. (Christiane D. et Jocelyne R.)
Transfuge de classe. “auto-socio-biographie”. Annie Ernaux fait entendre la voix d’une femme de son époque. Donne à voir sa conception de l’écriture.
"Journal du dehors" livre de courtes scènes de vie quotidiennes (supermarché, bus..).

Baccalario, Pierdomenico. La Fille qui dévorait les livres. 2010. Bayard jeunesse. (Linda K.P.)
Domitilla a reçu un prix de lecture lorsqu’elle est sortie de l’école primaire. Elle passe ses journées à la    bibliothèque. Elle rencontre Antonino qui veut écrire un roman pour conquérir les jeunes lecteurs. Elle se met à lui donner des conseils acérés, spontanés.  Récit susceptible de plaire aux adultes.

Benzine, Rachid. Voyage au bout de l’enfance. Seuil. 2022. (Bruno M.)
Fabien lit beaucoup de poésie, aime jouer au foot. Le récit livre le parcours de ses parents qui rejoignent Daesh. Fabien vit dans l’interdiction. Roman poignant raconte le cauchemar éveillé d’un enfant lucide, courageux et aimant qui va affronter l’horreur.

A bientôt peut-être : 12 novembre 16h30-18h30

Thème : La ville/la campagne ou la famille. Ou vos coups de cœur.

Ou simplement, votre oreille attentive !